Le Bloc Notes

S'il gèle à la Saint-Stanislas,
On aura deux jours de glace

J'avais davantage envie de mettre de la glace dans mon verre d'eau. Il a fait très beau, j'avais un peu chaud avec mon pull et mon imper en faisant des courses, pas de vent, c'était le printemps.
De quoi avoir envie d'aller faire un tour "au fil des lots" pour acheter quelques plantes, un magasin qui vend à des prix vraiment raisonnables, il y a de tout, des nains de jardin, des petits moulins, des objets laids, d'autres un peu moins, des gros pots de jardin etc. les plantes n'ont pas une belle allure mais une fois plantées elles reprennent une bonne mine et poussent. 2 euro 90 un petit photinia qui deviendra grand, pour l'instant il est minuscule, mais la croissance est rapide, il faut, nous n'avons pas 30 ans devant nous..Un cycas grandit de 10 centimètres en 120 ans, je suis optimiste mais quand même !

Je dis souvent qu'un de mes moments préférés dans la journée est le petit déjeuner. Nous prenons notre temps, un thé, allez un petit café, je cherche les fruits dans le pot de confiture, nous parlons. Ce matin c'était assez marrant ou plutôt un peu nostalgique, les souvenirs d'enfance.

J'ai récupéré chez mon frère des photocopies du livret de famille des parents de mon père, mon père ne racontait rien et nous ne posions pas de questions, j'ai découvert des prénoms oubliés, ils étaient nombreux, onze, 10 garçons et une fille, des lieux de naissance, j'avais des cousins et des cousines en pagaille, j'en connaissais peu finalement, des cousines avec qui j'ai passé de très bons moments, un cousin que j'aimais beaucoup, j'avais cinq ou six ans et je voulais me marier avec lui, il était très beau, je l'ai revu à l'enterrement de mon père, je dois dire qu'il avait beaucoup vieilli, je l'ai trouvé moins beau, la réciproque devait être vraie. J'avais une cousine qui gagnait des prix au Conservatoire de musique d'Alger, elle jouait de l'accordéon divinement alors que je tapotais sur des touches de piano sans rien sortir de bien, sa mère une italienne qui avait le verbe haut lui disait à chaque fois que nous allions chez eux "Joue Marcelline, vas-y" "Elle joue bien ma fille, hein !" Marcelline était gentille, une ado obéissante, elle jouait. Les fenêtres étaient ouvertes sur une rue de Bab-el-Oued, le voisinage en profitait "Elle joue bien la fille de Manou."

Un jour sur "copains d'avant" j'avais un message de sa soeur qui me demandait si j'étais bien la personne qu'elle cherchait, j'ai découvert le message des mois après, j'ai répondu et plus rien, elle avait dû se lasser, je n'ai pas insisté.

Que sont devenus ces cousines ? La famille s'est dispersée lorsque nous sommes arrivés en France, plus de nouvelles et il faut dire que je ne fais pas beaucoup d'efforts pour les retrouver, chacun a créé sa petite tribu, nous nous raconterions quoi ? C'est trop tard, l'amour, l'affection, l'amitié s'entretiennent, nous pensons avoir oublié ceux que nous ne voyons plus ou il faut un petit déjeuner qui s'éternise pour que nous en parlions, comme ce matin, signe que nous n'avons pas tout à fait oublié. Ainsi va la vie. Passons à l'actualité.

Terrible, pour elle et pour moi, j'adore le saumon fumé, le bon, pas celui de Norvège, j'évite. Il lui restera peut être du caviar, l'Iran s'ouvre, c'est le meilleur, enfin je ne peux pas juger, j'ai goûté un grain une fois et je n'aime pas du tout. Ma petite fille vous dirait "rien de mieux qu'une tartine de pâté Hénaff."

Il y a des gens qui cachent leur argent sous un matelas, ça existe encore, des gens qui enterrent leur or dans un jardin, ça existe aussi, ils ont l'intelligence de laisser un plan, c'est plus facile pour trouver, c'était sous un rosier, l'héritier était content, je n'ai jamais trouvé ni argent, ni or, pas grave.

Je n'ai aucune idée de la façon dont cela va se terminer. Va t-il se faire dévorer tout cru ? Il est intelligent mais ça ne suffit pas.

N'est pas Clooney qui veut.

La chose que j'aime bien dans ce mouvement c'est que les gens se parlent directement, sans Skype, SMS, ils retrouvent le goût d'être ensemble, pour le reste, nous verrons.