J'ai tondu les cheveux de Christian ce matin, avant qu'il prenne sa tondeuse pour la pelouse, mais c'est remis à un autre jour, il pleuvote. 
J'ai beaucoup de mal à franchir l'automne, ces mois me semblent longs, c'est chaque année la même chose. Je me réfugie dans la lecture, tout ira mieux dès les premiers jours de décembre.
Après avoir écrit le blog, nous regarderons un film en DVD, la Fnac fait des promos, trois DVD pour vingt euros, je n'avais pas pu aller voir "La fille du train." j'avais lu le bouquin que j'avais beaucoup aimé, j'espère aimer le film. "Dans les forêts de Sibérie." inspiré du livre de Sylvain Tesson et "Tu ne tueras point" de Mel Gibson.
Ils feront le bonheur de ma fille lorsqu'elle viendra, elle fait la razzia chez nous, mais que deviennent-ils ensuite ? Ces enfants ne savent jamais rendre ce que nous leur prêtons !!!
Je plaisante, je faisais exactement la même chose lorsque nous étions jeunes.

Je lis Anna Gavalda "Fendre l'armure." des nouvelles et celle qui parle des années de pensionnat m'a particulièrement touchée.
Je suis allée trois ans en pension, je n'avais pas onze ans, la pension ne ressemblait pas du tout à celle d'aujourd'hui. Je retournais chez mes parents pour les vacances, je voyais mes copines partir chaque week-end, elles n'habitaient pas trop loin et je restais dans ce qui me semblait être une prison, j'ai beaucoup pleuré les premiers mois, pour moi c'était un abandon, je faisais couler mes larmes sur les lettres écrites pensant émouvoir ma mère, non, rien ne marchait. Ma mère voulait que nous fassions des études, je crois que mon père supportait plus mal la séparation, il ne l'a jamais dit et je ne lui ai jamais posé la question, c'était un pudique, mais je voyais.
C'est vrai, à chaque fois que je rentrais chez moi pour les vacances, j'avais l'impression que la vie s'était écoulée sans moi, une injustice, il fallait reprendre mes marques. Anna Gavalde a des mots très justes pour le dire, 
Il fallait aussi que j'avale des cuillerées d'huile de foie de morue, j'étais tellement maigre.

J'avais tellement envie de vivre à l'extérieur, j'allais tous les dimanches à la messe, on m'aurait demandé d'y aller trois fois dans la journée, je l'aurais fait, et pourtant je m'ennuyais beaucoup à la messe. J'avais même eu l'idée saugrenue de passer le certificat d'études en cinquième, sans le dire à mes parents, une journée dehors, ouf ! Je courais chez le dentiste à la moindre douleur, la surveillante m'amenait et repartait, je pouvais rester dix minutes dans la rue pour l'attendre, dix minutes de liberté. Toutes les occasions étaient bonnes pour sortir.

C'était exactement ça, la petite fille brune avec des cheveux raides pourrait être moi, mais ce n'est pas moi.

Les nuits dans un dortoir commun, il fallait être en quatrième pour avoir droit au box individuel, j'ai adoré ce semblant d'intimité, mon petit coin à moi.
Mon père était arrivé à se faire muter à Miliana, là où était le lycée, c'était la liberté, plus de pension, plus de dimanche chez une vieille tante qui me sortait quelquefois, je revenais le soir avec un petit sachet, des bananes, des bonbons, des biscuits, un peu d'affection mais si peu. Lorsqu'elle est morte, sa fille a pris la relève, mais plus de sachet de friandises, jamais un sourire, que des reproches, je crois qu'elle ne savait pas aimer. Elle est enterrée en Ariège, elle dans un tombeau avec sa soeur, son mari en face, sous une dalle toute simple, même là ils ne pouvaient pas être ensemble, ils habitaient sous le même toit, mais ne se parlaient plus. J'ai toujours pensé au film avec Gabin et Signoret "Le chat.".

C'est incroyable ce qu'une simple lecture peut nous faire repenser à des années enfouies dans notre mémoire. Je ne sais même pas si mes petits enfants savent que je suis allée en pension.
Cela ne vous intéresse sans doute pas, mais j'avais envie d'en parler après avoir lu le livre.

SCRABBLE :

Je regardais les mots qui commençaient par TAUP :

TAUPER : V.Intransitif

TAUPIER : Détruit les taupes.

TAUPIERE : Piège à taupes.

TAUPIN : Coléoptère

TAUPINEE : Petit monticule de terre causé par les taupes en fouissant.