vendredi 15 juillet 2016

Nous regardions à la télé, le feu d'artifice tiré à la Tour Eiffel, magnifique, une foule dense, je disais "La sécurité doit être tout de même efficace pour qu'il n'y ait pas de problème, ils feraient un carnage. Tant mieux et heureux qu'il ne se passe rien, et puis flûte, il faut continuer à vivre, ne pas leur donner raison."
J'ai éteint  la télé, bonne nuit de sommeil et ce matin en écoutant France-Inter, je ne comprenais pas ou plutôt je comprenais trop bien, il y avait eu un attentat, mais où ?
A Nice, ville de vacances, de soleil, de farniente, ville cosmopolite qui a accueilli tant de Pieds-noirs lorsqu'ils ont été chassés d'Algérie, ma meilleure copine de lycée habite Nice, il y a eu des Russes, des Italiens, des Anglais qui venaient passer du bon temps sur la Riviera, Nice terre d'accueil où toutes les races se mélangent, ville meurtrie depuis ce 14 Juillet.

Nous nous doutions qu'un jour cela recommencerait, mais peu à peu l'angoisse nous quitte, nous y pensons moins, et l'indicible, l'innommable se reproduit. L'enquête dira s'il s'agit d'un acte isolé, mais c'est pire qu'une bande organisée, comment se méfier de chacun ? C'est impossible.
Je vais encore parler de l'Algérie, mais pendant la guerre le pire ennemi était celui dont nous ne nous méfions pas, le colon assassiné par son homme de confiance, le voisin si gentil, l'employé qui avait son petit garçon dans les bras et qui en éclatant de rire lui disait "Montre ce que nous allons faire, montre le sourire arabe." Le gamin faisait le signe d'égorger, ha la bonne farce, il était dégourdi ce gamin.
Alors comment se méfier de ceux qui nous côtoient tous les jours ?
Les jeunes algériens harkis nous défendaient au péril de leur vie, beaucoup sont rentrés en même temps que nous pour ne pas se faire assassiner, et leurs enfants, que sont devenus leurs enfants ? Des français qui ne trouvent pas toujours leur place ici et en Algérie, l'intégration ne s'est pas toujours faite, la faute à qui ? ils ont été parqués dans des camps, leurs enfants sont quelquefois le terreau du terrorisme, pas tous, loin de là, il y a de très beaux exemples d'insertion, mais il suffit d'une poignée de fanatiques pour embrigader des centaines de jeunes qui se retrouvent chez Daesh, 2000 d'après les infos. 2.000 jeunes prêts à tuer. C'est beaucoup. 
Je crois qu'il faudra former beaucoup de psys pour ces cellules psychologiques, elles soutiennent les victimes, elles risquent de ne pas chômer dans les années qui arrivent.

Nous devrions aussi penser à une civilisation différente, j'aime beaucoup ce que fait Pascal Jardin avec ses Zébres

Je reçois ses messages sur Facebook, des petites actions qui font leur chemin, rien ne l'obligeait à s'occuper des autres, mais il le fait.
Je n'ai pas cinquante ans devant moi, ni certainement vingt ans, mais j'aimerais voir enfin de la solidarité, moins de haine, pour mes enfants, mes petits enfants et ceux du monde entier. Vivre en paix, la plus grande des richesses, bien avant les biens de consommation, malheureusement nous prenons conscience de tout ça en vieillissant, la jeunesse est insouciante.

Je déteste ces smartphones qui filment l'horreur, qui prennent en photo une maman désespérée, un corps écrasé, on diffuse sur Youtube et ce sera celui qui aura le plus de clics, la mort des autres a tellement peu d'importance. Triste réalité.

Je déteste tous ces politiques qui profitent de ces instants tragiques pour matraquer le pouvoir en place, ce pouvoir n'est certainement pas parfait, mais c'est ignoble d'en rajouter alors que les corps des victimes sont encore chauds.

Voilà, je n'ai rien d'autre à dire sur cet événement tragique qui hantera encore longtemps ceux qui étaient là, qui assistaient à l'arrivée de ce camion qui ne laissait aucune chance aux gens qui étaient sur son passage et qui étaient venus pour faire la fête. Les traumatismes ont la vie dure.






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