Fin d'après-midi ce 8 juillet 2012, après une journée caniculaire passée dans une maison plongée dans la pénombre, j'avais fermé les fenêtres, les volets pour éviter que la chaleur s'engouffre dans les pièces, j'avais aussi lavé le carrelage avec de l'eau très fraîche, préparé des salades rafraîchissantes pour le repas de midi. Nous n'avions pas faim, nous n'arrêtions pas de boire. Une sieste dans un lit tiède, en se retournant sans cesse pour chercher le côté le plus frais. Les rayons du soleil essayaient de s'introduire à travers les fentes des volets, ils éclairaient faiblement la pièce, ne me permettant pas de lire. J'essayais de trouver le sommeil dans cette moiteur, impossible, la chaleur était insupportable. Dans la rue pas un bruit, la Bretagne n'avait pas connu une telle canicule depuis des décennies, nous étions bien le 8 juillet 2012, cette date restera dans les mémoires, il faisait 38° à l'ombre, les plages étaient désertes, le sable brûlait les pieds, c'était même très dangereux de rester sur le sable, seules les méduses attirées par l'eau chaude colonisaient la mer qui avait atteint un record 27° à St-Philibert. Nous n'avions plus qu'à attendre le soir pour profiter de la fraîcheur de la nuit, nous installer enfin dans un transat avec un verre givré, plein de glaçons dans les mains écouter les grillons chanter, chercher les constellations familières dans un ciel dégagé, écouter au loin le bruit d'une moissonneuse, parler à voix basse, profiter de ce moment accordé par cet été brûlant.
Dring! Dring! Le réveil sonne, je sursaute et je sors de mon rêve, appuyée sur les coudes sous ma couette d'hiver, je regarde autour de moi et je vois affiché au réveil 9 juillet 2012, il est 8h, la chambre est fraîche, je saisis ma robe de chambre en polaire, ouvre le volet qui obstrue le vélux et je constate que le ciel est plombé, bien bâché, des gouttelettes de pluie glissent sur la vitre, un vent du nord souffle. Les quelques prunes qui essaient de mûrir, mais qui finissent par pourrir sur les branches, tombent sur la pelouse. Mon premier geste en me levant estt de me diriger vers la cuisine pour préparer un thé brûlant dans un bol que je tiendrai entre mes mains glacées pour me réchauffer (bon là j'exagère un peu). Je choisis un pull dans la pile, je les avais bien pliés, pensant l'hiver fini. On mange quoi à midi? Du pot-au-feu, une potée? Le barbecue est rangé, il attend des jours meilleurs, à l'Hyper les tomates sont au prix le plus bas, les merguez et brochettes ont une triste mine, elles savent que ce soir elles rejoindront la benne. Ce soir, les grillons ne chanteront pas et l'étoile du Berger sera invisible. Ce soir sous un plaid, je regarderai "L'amour est dans le pré" Il n'y a bien que l'amour qui puisse rester dans le pré avec un temps pareil. Nous serons calfeutrés chez nous et au bout d'un moment nous dirons " Et puis zut, il est encore tôt, mais nous serions mieux au lit.", je n'aurai pas envie de fermer de suite le volet du vélux, espèrant jusqu'au bout voir une écharpe de ciel plus clair et une petite étoile Les transats attendront pliés dans le garage. Nous sommes le 9 jullet 2012, les jours racourcissent et l'été dans la moitié nord de la France a des allures d'automne.
TROIS MOTS :
RAVENALA : Arbre du voyageur à Madagascar.
PECHETTE : Filet à écrevisses.
CALADOIS (e) : Habitant de Villefranche-sur-Saône.
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