Je suis passée de la lecture de "Veuf" de J.Louis Fournier au film "Les Lyonnais", le grand écart, de la tendresse à la violence.

J'aime le livre de Fournier, j'aime l'écriture de Fournier, la dérision, l'humour qui cache un immense désarroi, la déclaration d'amour à sa femme morte d'une crise cardiaque, 40 ans d'amour. Normalement, enfin je pense,  lorsqu'on perd celui ou celle qui a cheminé pendant 40 ans à notre côté, nous n'avons pas envie de faire de l'humour, on peut beaucoup pleurer, et ce n'est pas toujours vrai, lorsque j'ai eu des très gros chagrins je n'ai jamais pu pleurer pendant plusieurs jours, bloquée, au risque de paraître indifférente, ce qui n'était pas vrai, les vannes s'ouvraient d'un seul coup pour une pécadille, pourtant j'ai les larmes faciles pour une lecture, un film, un témoignage à la télé. J'ai retrouvé le même phénoméne dans un passage du livre, J.L Fournier n'a pas pleuré :"Je n'ai jamais pleuré, je crois, quand tu es morte. J'ai envie de dire que j'étais trop malheureux, et les larmes paraissaient dérisoires. Je pleure seulement au cinéma, parce que c'est du cinéma.".
Tout l'esprit du livre se retrouve dans l'introduction :
"Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre
C'est bien triste.
Cette année, on n'ira pas faire les soldes ensemble."  Desproges aurait pu aussi le dire ou l'écrire.

J'ai donc posé mon livre et nous sommes allés à Vannes voir "Les lyonnais". Un film inspiré de faits réels, le gang des lyonnais qui a fait parler de lui dans les années 70. L'histoire d'une amitié trahie, bien jouée par Lanvin et Tcheky Karyo, c'est violent, très violent, mais j'ai aimé,  bizarrement Christian pas trop, enfin il n'était pas enthousiasmé en sortant de la salle, c'est pourtant un western moderne. Il n'a pas aimé les nombreux retours en arrière nécessaires à la compréhension du film. C'est du Olivier Marchal, on aime ou on n'aime pas, je ne peux pas conseiller de voir ou de ne pas voir ce film.
J'attends de connaître les avis sur le film de Luc Besson "The Lady", j'hésite à aller le voir, j'ai peut être tort.
Le cinéma se porte bien, il y avait une longue file devant Cinéville, une manière de s'évader du quotidien tellement morose en ce moment, "Intouchables" était encore à l'affiche.

Je lis de temps en temps le blog de Léon Mazella  né en Algérie, basque d'adoption, journaliste et écrivain, j'ai découvert ce matin un très beau texte sur Socrate et en même temps le chanteur Syrien Abed Azrié, je ne connaissais pas du tout, si vous cliquez sur le lien qui est dans le texte vous pourrez écouter une très belle musique et un chanteur à la voix grave.

TROIS MOTS :

LEDONIEN  et LEDONIENNE : Habitant de Lons-le-Saunier.

OUGUIYA : Monnaie de la Mauritanie.

TOFFEE : Miam, que c'est bon, caramel au lait, je n'ai jamais joué ce mot, nous pouvions sans doute poser ETOFFE.