jeudi 3 mai 2012

Cela tombait bien, hier il faisait un temps magnifique, chaud, incroyablement chaud après ces jours de pluie et de froid, j'avais envie de me faire couper les cheveux, une coupe d'été, la première depuis ma chimio. Couper ces frisettes qui m'encombraient, que j'étais obligée de lisser chaque matin, je plains les femmes qui frisent naturellement, Annick une copine scrabbleuse me disait l'autre jour qu'elle ne supportait plus ses cheveux frisés, je la comprends.
Pour la première fois et il a fallu que j'atteigne mon âge, une coiffeuse m'a dit après les avoir coupés "Vos cheveux sont formidables, très faciles à coiffer" anxieuse je lui ai demandé " Ils repousseront frisés?" "Probablement."  Mince, mais en même temps courts ils ne sont pas mal du tout, je suis très contente et fait très rare, en arrivant à la maison, je ne suis pas allée mettre ma tête sous la douche, comme d'habitude, en disant que les coiffeurs n'arrivaient jamais à comprendre ce que nous voulions. Je suis toujours surprise lorsque le coiffeur triomphant brandit son miroir alors que je pensais que ce n'était pas fini.




Une photo les cheveux coupés.

Je repensais à mes efforts désespérés pour leur donner l'air ondulé lorsque j'étais préado en pension, des chiffons coupaient en lanières que j'entortillais autour d'une mèche, ils servaient de bigoudis pour la nuit, et évidemment le matin les cheveux s'étaient évadés du "bigoudi", c'était hirsute, pire que la veille, ils étaient très raides, ils voulaient rester raides. Ensuite il y a eu les permanentes, faites avec ce produit qui pue, même après plusieurs shampoings, un produit agressif qui pouvait vous rendre belle ou au contraire, un peu bizarre, les cheveux brûlés, trop frisés; tout dépendait des compétences de la coiffeuse,  La permanente de Lucienne en photo (canal plus), nous pouvions être aussi frisées.
Nous devions nous plier à la mise en plis du samedi après-midi ou dormir avec des bigoudis tenus par des petits pics qui entraient dans notre cuir chevelu, pose du filet pour retenir tout ça, il m'est arrivé de dormir moitié assise pour ne pas être gênée.Tout ça n'était pas trop sexy !
Le brushing a été accueilli comme une bénédiction, fini les bigoudis, le casque trop chaud, nous avions enfin une coiffure qui semblait naturelle, tout était plus simple.

Lorsqu'une femme va chez le coiffeur, c'est tout sauf anodin; hier, il me semblait qu'en coupant ces cheveux d'après chimio, je mettais fin à un mauvais épisode de ma vie. Si une femme change de coiffure il y a toujours une raison.

TROIS MOTS ODS 6 :

NOUCHI : Argot ivoirien. Le nouchi est l’argot ivoirien. Il s'est étendu dans toute la sous-région, et même plus loin, porté par des artistes ivoiriens tels que le groupe Magic System ou même la star internationale du reggae, Alpha Blondy. Il traduit la mutation du français aux portes de l’Afrique

MUCITE : La mucite est une inflammation des muqueuses liée au traitement de chimiothérapie et de radiothérapie. Les mucites sont souvent localisées dans la bouche.
Personnellement j'ai beaucoup utilisé du bicarbonate de soude et ça marche.

ORGANUM : Polyphonie. MORGUA + N ou si vous cherchez un D pour former GOURMAND, vous avez un scrabble sec ORGANUM.

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