samedi 7 juin 2014

32° aujourd’hui, matinée tranquille, petit dej dehors à l’ombre, nous n’entendons que les oiseaux, un peu de lecture, j’aime beaucoup ce livre de Sylvie Germain « Petites scènes capitales » livre voyageur puisqu’il est à Ghislaine de Plouharnel, prêté à Michelle et Michelle l’avait amené à Vichy pour me le passer. Il y a une nouvelle tradition qui est en train de se mettre en place, Véronique ma copine scrabbleuse l’a testée, mettre des livres un peu partout, sur un banc, dans un bar etc…écrire un petit mot, le glisser à l’intérieur du bouquin et demander à celui qui le ramasse de le lire et de le faire voyager. Il faut juste respecter le geste, ne pas le garder et l’oublier, faire en sorte que tout le monde en profite. C’est triste d’oublier un livre au fond d’une bibliothèque, ça ne sert à rien, offrir un joli moment est tellement plus réjouissant.



Nous avions décidé d’aller prendre quelques photos à Forcalquier, mais nous n’avons pas eu le temps, ce sera pour demain. La visite de Sisteron était programmée, malgré la chaleur nous sommes partis, il en faut plus que ça pour nous effrayer, c’est une chaleur sèche supportable. Après la visite nous étions encore frais comme des gardons contrairement à certains plus jeunes que nous qui soufflaient, transpiraient.







Quelques kilomètre vite franchis, aujourd’hui encore c’était un pèlerinage, nous avons retrouvé l’immeuble de mes parents, ils s’étaient installés là après la retraite de mon père qui avait 50 ans, le veinard, il avait pu la prendre grâce à ses années de guerre + ses années d’Algérie et trois enfants, c’était un autre temps. Ils avaient eu un appartement tout neuf dans un immeuble, tout a changé et bien changé, il y a 50 ans cet immeuble était habité en majorité par des rapatriés d’Algérie, il est maintenant habité par les enfants des anciens harkis, une majorité d’Algériens nés en France, je me suis approchée d’eux et nous avons discuté, ils m’ont raconté leur histoire, ils sont tous nés à Sisteron, il paraît que les appartements sont bien dégradés. Ils retournent souvent en Algérie et m’ont demandé si j’y étais retournée aussi, non, je n’ai pas envie, ils n’ont pas été surpris !  Nous avons ri lorsque je leur ai dit que nous allions nous baigner dans le Jabron qui est tout près, ils s’apprêtaient juste à y aller. Christian ne me voyant pas revenir s’est approché, non je ne risquais rien, une certaine complicité s’était installée, je suis née dans le même pays que leurs grands-parents et ces jeunes étaient très respectueux envers moi et j’étais aussi respectueuse de leur histoire. La France n’a pas toujours tenue ses engagements envers les harkis qui avaient combattus au côté de l’armée pendant la guerre d’Algérie.
L’histoire n’est pas finie, nous nous sommes garés dans Sisteron et nous sommes montés à la Citadelle à pied, ça monte je peux vous l’affirmer, mais les petites rues étroites sont fraîches et dans une rue une dame qui devait avoir une quarantaine d’années allait jeter sa poubelle, Christian plaisante toujours, il lui a dit « Laissez-là je vais m’en charger à mon retour »
-« Si vous visitez la Citadelle ce sera long »
-« Nous connaissons la Citadelle, mais ça nous fait plaisir de la revoir, mes beaux-parents habitaient Sisteron dans le temps. »
-« Ah ! ils habitaient quel coin ? »
-« L’immeuble Beaulieu à la sortie »
-« Mes grands-parents aussi habitaient là, ils étaient pieds-noirs, la cage d’escalier du milieu »
-« Incroyable, la même que mes parents et à la même époque ».
Voilà, ils devaient se connaître et des dizaines d’années plus tard des générations différentes sont en train de bavarder dans une petite ruelle de Sisteron, elle petite fille de rapatriés, moi fille de rapatriés. Le curieux hasard des rencontres.
En se rafraîchissant au bar avant de repartir, notre voisin nous a demandé si nous étions des touristes et d’où nous étions, la Bretagne a fait jaillir un « Oh ! ma mère habite à côté de Quimperlé » Sa compagne qui était avec lui voulait la recette exacte du far aux pruneaux.

Conclusion : Belle et riche journée, la Citadelle est magnifique. Je ne connais pas encore le programme de demain, nous improviserons.

J’ai acheté du BANON aujourd’hui, ce merveilleux fromage de chèvre enveloppé dans des feuilles de châtaigner.
BANON se joue au scrabble – CABANON-
BANONS se prolonge par l’avant : RUBANONS – HAUBANONS – ENCABANONS –


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