vendredi 21 décembre 2012

Les courses sont faites, nous avons évité la cohue, il fallait y aller à l'heure du repas. J'avais vu un très joli pull en vitrine la semaine dernière, Christian m'avait dit ce sera ton Noël, il connait mon amour pour les pulls. J'ai fait exprés de passer devant le magasin, apparemment il avait déjà oublié et ce n'est qu'à la maison qu'il m'a dit "Au fait, ton pull il était toujours en vitrine?". Il n'a pas pu l'acheter sans moi, nous ne nous sommes pas quittés. Trop tard, j'attendrai les soldes, et finalement est-ce que j'en ai vraiment besoin de ce pull?
Il ne faut surtout pas me laisser réfléchir pour un achat, je change très vite d'avis, je regarde la vitrine et je décrète que non finalement ce n'est pas ce que je veux. Si un vendeur n'est pas disponible, il y a de fortes chances pour qu'il ne fasse pas sa vente, je réfléchis et je sors. Pour mon nouvel ordi, le vendeur était disponible. J'achète toujours d'instinct, en cinq minutes, vous ne me verrez jamais essayer deux paires de chaussures différentes, je veux ce modèle et pas un autre, sinon je sors. Je n'embête jamais les vendeuses, elles ne perdent pas leur temps avec moi.
J'ai eu pendant quelques années, 8 ans, un magasin de fringues, j'avais envie de changer de métier, assez du bureau, nous vivions une période où tout était possible. Je voulais être libre, libre de choisir, de décider, j'ai transformé une ancienne petite mercerie en magasin de prêt à porter.  J'ai vite découvert qu'un commerce était le contraire de la liberté, il faut être présent et on ne laisse pas ses soucis dehors en franchissant le pas de la porte de la maison, ils sont là, bien présents. Une journée ne ressemble jamais à une autre et il suffit qu'une cliente entre dans le magasin à 18H45 pour que vous soyez chez vous à 20H. Le lundi jour de fermeture pour moi il fallait  souvent prendre le train pour se rendre sur Paris, se ravitailler chez les fournisseurs, bon, ce n'était pas le plus mauvais moment, j'amenais ma meilleure amie avec moi et nous avons des souvenirs hilarants. Nous avons beaucoup ri.
J'avais une jolie boutique qui fonctionnait bien, mais ma patience a souvent été mise à rude épreuve, garder le sourire, toujours. Il y a la cliente sympa ou l'emmerdeuse à qui vous pouvez tout présenter et qui trouvera toujours le détail qui ne va pas, elle n'avait pas du tout décidé d'acheter, elle passait son temps, ça on le sent très vite. Il y a aussi celle qui est impeccable extérieurement, maquillée, un peu trop c'est vrai, femme d'un notable, et qui laisse le rideau moitié ouvert lorsqu'elle essaie un pantalon, là c'est la surprise, elle est sale et s'écrie "Mince, j'ai mis ma culotte trouée, on peut y pendre toutes les louches de l'univers.". Il y a aussi celle qui fouille, qui essaie et qui finalement vous dit "Non, je reviendrai" et en franchissant la porte laisse échapper un très beau chemisier planqué sous son pull, elle a joué la surprise et s'est éclipsée. Je la connaissais, elle n'a même pas eu honte, j'étais tellement suffoquée que je suis restée sans voix, en ce qui me concerne c'est un exploit !
Il y avait aussi l'acheteuse compulsive, je pouvais lui vendre pour 10.000 francs de fringues dans la journée, j'étais gênée, pas elle, en sortant de chez moi elle courait acheter les sacs à main qui allaient avec ou une armoire pour toutes ses fringues. Son mari était boulanger, il trimait beaucoup, elle était toujours en blouse pour livrer le pain, je ne l'ai jamais vue habillée autrement. Le jour du divorce, ça ne pouvait finir que comme ça, il a trouvé des paquets même pas ouverts dans le grenier, de la lingerie, des chaussures etc..
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On voit toutes sortes de gens dans le commerce, c'est vrai ce n'est pas la monotonie. Le côté positif est que je pouvais assouvir mon amour pour la lecture pendant les moments creux. J'étais une bonne vendeuse mais la gestion n'était pas ce que j'aimais, j'avais horreur de faire les inventaires, les chiffres me barbaient.  Je me suis lassée, j'ai vendu la boutique et mon acheteuse a déposé son bilan deux ans après. N'est pas commerçant qui veut. La boutique s'est transformée en chocolaterie. Ces souvenirs datent de plus de 30 ans.
J'ai pris des années sabbatiques, j'ai toujours travaillé par tranches, selon mes envies et selon l'âge de mes enfants. J''ai même failli être instit en Algérie, ils m'avaient nommée dans un coin de campagne dangereux, Zougala près de Miliana, j'ai refusé ou plutôt mon père s'y est opposé, avec l'inconscience de la jeunesse j'aurais accepté la nomination. Je suis consciente d'avoir eu beaucoup de chance, pendant toutes ces années,  Christian était là pour faire tourner la maison. Un regret, ne pas être allée jusqu'au bout de mon désir d'être infirmière, le métier que j'avais vraiment envie de faire. Veto paternel, milieu de perdition selon lui. Une autre époque. Maintenant, j'écris des blogs, j'aime bien mais ça ne me rapporte rien et je m'en fiche, ça me fait plaisir c'est bien ce qui compte.


Nous sommes le 21 décembre et il ne se passe rien....Ce serait dommage que notre belle planète explose. Il y en a qui auront des provisions pour quelques années.






Des mots :

OCTAVO : Musique - Ce mot est invariable, mais vous pouvez le prolonger avec un N pour former OCTAVON -

AMOROSO : Invariable - Musique.

MODULO : Invariable- Maths - Vous pouvez le transformer en MODULOR -

ANIMATO : Invariable - Musique- N'oubliez pas le rajout O à ANIMAT et ANIMATO +E =
ANATOMIE -  ANIMATO + R = TAMANOIR;

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