jeudi 8 janvier 2015



Vous connaissez mon amour pour les dessins humoristiques, les caricatures. Lorsque j'allume l'ordi c'est souvent mon premier clic, regarder les dessins, ils me mettent de bonne humeur, j'admire les dessinateurs qui savent si bien faire comprendre en un seul trait l'événement du jour, deux mots dans une bulle et tout est dit. Il y en a qui osent tout avec des mots crus, des dessins qui peuvent heurter certaines sensibilités, mais nous sommes en démocratie, tout le monde a le droit de s'exprimer, nous ne sommes pas obligés de regarder. J'entendais ce matin sur France-Inter que la première interdiction d'un tyran, d'un dictateur était la parution des dessins dans la presse. C'est vrai. 

J'avais écrit une gazette en 2014 après avoir lu "Les réputations" de Juan Gabriel Vasquez, l'histoire d'un caricaturiste en Colombie, le pouvoir du dessinateur qui pouvait détruire une réputation en un coup de crayon. Les rois les craignaient, ils étaient emprisonnés, les dictateurs interdisent, ici nous vivons dans un pays de liberté mais cela dérange des extrémistes qui voudraient nous faire adopter leur façon de vivre et de penser. Des hommes sont morts pour défendre cette liberté tout au long des siècles et hier 12 personnes. Ce serait leur faire injure de céder.
Aujourd'hui cela fait 6 ans que mon père est mort, il a combattu à Monte-Cassino et ailleurs pour que la France soit délivrée, il a connu la guerre d'Algérie, je me demande ce qu'il aurait pensé en regardant cette barbarie à la télé, il aurait comme souvent eu des mots excessifs, c'était un méditerranéen, mais il aurait aussi pu dire "Pfft, je suis dégoûté" Oui dégoûté parce qu'après des années de guerre avant l'indépendance nous avions retrouvé la tranquillité, ne plus avoir peur, sortir le soir sans couvre-feu, ne plus regarder l'autre avec appréhension, la paix et cette paix risque encore d'être troublée par des fanatiques, pas par des vrais musulmans qui eux sont aussi dans l'horreur.

Je ne résiste pas à l'envie de vous mettre ce dessin de Bar qui n'a souvent pas de limites, il n'a jamais peur de heurter, je crois que Cabu et les autres auraient aimé ce dessin.
 
La vie va continuer, nous ne les oublierons pas et j'espère que la presse fera tout pour que Charlie Hebdo qui était en mauvaise passe avant le drame puisse continuer à être imprimé. Ce n'est pas sûr à mon avis. Il y a le coup de l'émotion et il y a la réalité. Il leur faudra beaucoup de courage.





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