vendredi 11 mars 2011

Nous avons gardé ce journal, je l'avais mis dans une boîte il y a 15 ans au retour d'un voyage au Mexique, c'était le 9 octobre 1995. 7,5 sur l'échelle ouverte de Richter, 90 secondes. (Un clic sur la photo)
Le tremblement de terre du Japon a fait remonter à la surface tout ce que nous avions enfoui en nous, un véritable traumatisme. J'ai souvent raconté cette malheureuse expérience, et je comprends toute la panique et l'horreur que les japonais ont eu à subir.

Lorsque le sol a tremblé, nous nous sommes regardés stupéfaits, incrédules, et il y a ce bruit terrible, de la caillasse concassée, un grondement souterrain, l'immeuble a commencé à osciller de droite à gauche, les meubles se sont déplacés dans la pièce, les murs se fendaient, la porte-fenêtre a explosée, les gens hurlaient dans les ascenseurs et dans les escaliers, nous nous étions refugiés sous le chambranle de la porte, bien enlacés pour ne pas tomber, en nous accrochant à la double porte en fer forgé, 90 secondes de secousses violentes, c'est long, je ne disais rien, pas un cri, j'attendais que cela finisse, Christian ne cessait pas de me dire avec un grand sang froid "ça va aller, c'est fini", non ce n'était pas fini, cela recommencait, à ce moment là ma seule préoccupation était mes enfants, comment allaient-ils nous retrouver? Soudain le silence, on attend, rien ne se passe, c'est fini, nous sommes vivants. Nous étions au quatrième étage. J'ai sorti les valises, en cinq minutes elles étaient pleines, nous n'avons rien oublé, la rue était grouillante de gens paniqués, je tremblais de tous mes membres. Nous sommes partis dans un hôtel composé uniquement de bungalows un peu plus loin et nous avons poursuivi notre voyage, la voiture n'avait pas été touchée. Je n'oublierai jamais le bruit.
Notre chance a été que ce tremblement de terre était oscillatoire, il aurait été trépidatoire, je ne serais pas là à vous raconter notre histoire. Je suis triste pour tous les japonais qui n'ont pas eu notre chance, nous avons évité le tsunami, nous étions en bord de plage, rien ne s'est passé.
Le tremblement d'Orléansville en Algérie était aussi terrible, mais je ne me souviens pas avoir eu peur, nous habitions à 80 km, j'étais gamine.
Je dis souvent que nous avons vécu 10 vies, c'est vrai.

Pour ceux qui ont lu mon bloc-notes précédent, ce n'est pas un bégonia, mais un camélia, mon étourderie légendaire a fait des siennes. Merci à Pierre Goujon de me l'avoir dit aujourd'hui à Quimperlé.

Passons à nos trois mots :

OLIVINE : Roche verte olive, surtout présente dans les basaltes. Anagramme INVIOLE.

GRAFIGNE : Du verbe GRAFIGNER, au Québec égratigner.

TEPHRA : Terme rassemblant tous les produits volcaniques.



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